Dans un article récent sur Private Equity News, Declan Feeney, directeur Capital Investissement chez Efficio, discute des cinq choses que les sociétés de Capital Investissement devraient prendre en compte lorsqu'il s'agit d'achats.

L’environnement actuel de faible croissance a porté l’importance de la réduction des coûts au premier plan pour les sociétés de Capital Investissement. Mais combien comprennent réellement la contribution que peuvent apporter les achats à la croissance des bénéfices hors intérêts, taxes, dépréciation et amortissement ? Voici les cinq principaux éléments que les groupes de Capital Investissement devraient prendre en considération lorsqu'ils s’intéressent aux achats dans leur portfolio ou dans le cas d’une due diligence.

1. Données financières

Les dépenses d'achats représenteront généralement 30 à 60% des revenus dans la plupart des entreprises et c'est souvent leur principal coût. Il est facile de se concentrer sur ces coûts car les changements dans un domaine traitant de dépenses externes suscitent moins de résistances de la part des employés. Il est également facile de mesurer les améliorations si des inefficacités ou des écarts de valeur existent.

Selon notre expérience, la plupart des entreprises ont une ou plusieurs catégories de dépenses où une amélioration des bénéfices de 5-10% est réalisable. Si cette dépense représente 20 % des revenus du groupe, c’est une amélioration de la marge de 1-2 % qui peut généralement être réalisée sur une période de 6 à 12 mois. Pour une entreprise avec une marge opérationnelle de 10 % qui a été acquise avec 40 % de fonds propres, le profit potentiel des achats représente 0,25-0,5 fois la valeur des fonds investis.

Si la société en question est une entreprise mature avec des revenus croissants de 2% par an, il faudrait cinq ans de croissance des ventes pour obtenir la même amélioration des bénéfices qu'un programme d'achat pourrait livrer en un an ! Sur chaque affaire, la principale inconnue est le facteur d’adressabilité des dépenses qui conditionne l'amélioration des bénéfices que l'entreprise et le propriétaire du fonds d’investissement peuvent réaliser

2. Organisation

Est-ce que le département Achats a son mot à dire à la table du conseil d’administration, et si oui, est-ce qu’ils le font ? Souvent, bien que les achats représentent le plus gros coût pouvant être transformé en une opportunité de profit importante, ils ne sont pourtant pas reconnus et écoutés par le conseil d’administration. Les coûts sont-ils gérés de manière centralisée et quel part des dépenses échappe-t-elle au contrôle de l'équipe ? En règle générale, une équipe plus faible, en sous-effectif et dotée de contrôles centraux limités présentera de meilleures perspectives d'amélioration du bénéfice.

3. Les leviers de la réduction des coûts

Évaluez à la fois les leviers de l’offre et de la demande afin d’identifier où se situent les opportunités d’économies. Examinez les opportunités sur le marché des fournisseurs par la consolidation des volumes, les appels d'offres concurrentiels et l’achat en consortium, la restructuration de la base fournisseurs et les relations à valeur ajoutée via des partenariats, le développement conjoint de produits ou le partage des recettes et des risques. Du côté de la demande, tenez compte de l'optimisation du design et du cahier des charges, de la gestion du coût total, de l'efficacité des processus et de la conformité aux procédures.

4. L’approche

Conduisez une étude d’opportunité pour les dépenses d’achats dès le début de votre acquisition ou si possible, pendant la due diligence pour établir l’ampleur des économies potentielles. Une fois l’évaluation terminée, un plan de mise en œuvre des économies doit être mis en place pour réaliser les économies avec ou sans soutiens externes, et suivi mensuellement par le conseil d’administration.

5. Les outils et la pérennisation des gains

Recherchez une technologie spécialisée pour suivre les dépenses de l'organisation afin de s'assurer que les économies globales sont durables sur le long terme et ne sont pas perdues lors des renégociations annuelles avec les fournisseurs ou bien l’année suivant le départ des soutiens externes.

Alors que beaucoup d’entreprises matures finalisent leur budget pour l'année prochaine et anticipent une année 2016 incertaine, les achats sont un domaine où un objectif d'amélioration de l’EBITDA peut être inscrit dans le plan financier par l'équipe de direction et les fonds d’investissement propriétaires avec plus de certitude qu’une augmentation des ventes sur les marchés cibles